Sauf erreur de ma part, le livre « La civilisation, ma mère ! » (Ou la joie de vivre) de l’écrivain marocain Driss Chraïbi n’a jamais été traduit vers l’arabe. Alors que son histoire concerne un pays dont la langue principale est l’arabe et que si l’auteur l’avait écrit en français ce n’est certainement qu’à cause du contexte historique du Maroc sous protectorat français.
Il s’agit de l’histoire de la libération d’une femme. Cette femme, décrite comme menue, fragile, gardienne des traditions, etc., qui durant les années de guerre, et pas seulement, s’intéresse à la politique, adhère aux mouvements de libération des femmes et, globalement, de son peuple et du Tiers-Monde, a été aussi une de nos mères, de nos grands-mères ou de nos tantes, du côté maternel ou du côté paternel.
J’en ai rencontré même plusieurs comme elle dans ma famille et je pourrai écrire un roman me basant sur la vie de chacune d’elles, exposant d’autres trajectoires, d’autres anecdotes et d’autres tendresses.
Quand, je pense à ses femmes, je me dis combien de potentielles « Fatema Mernissi » le pays avait raté ? Fatema Mernissi est cette sociologue marocaine, éteinte en 2015, qui était connue par ses actions pour le développement de son pays et sa défense des droits des femmes y compris celui d’accéder à tous les savoirs, même celui de la religion, réservé traditionnellement aux seuls hommes.
Alors, comme je ne suis pas un écrivain (ou tout au moins pas encore), mon rêve dans l’immédiat est de voir ce livre se faire traduire vers l’arabe. S’il y a donc une seule raison de vouloir devenir traducteur littéraire moi-même, ça serait bien celle de réaliser ce rêve.
Je n’ai pas tout lu de Driss Chraïbi mais ce livre reste celui qui m’a marqué le plus chez lui, à cause de ce que je viens d’écrire plus haut. Et je constate que je ne suis pas le seul à avoir apprécié la lecture de ce livre et à lui donner autant d’intérêt. C’est en effet, l’une des œuvres de Driss Chraïbi les plus appréciées et qui fait même partie du programme scolaire des élèves de 3ème en France.
Je lance ici un appel pour, soit trouver un traducteur candidat à ce travail, soit de trouver une personne avec qui je pourrai collaborer pour le faire. Une version arabe ne laisserait aucune excuse aux responsables de l’enseignement au Maroc de ne pas introduire ce livre dans le programme scolaire des collèges.
Pour aller plus loin :
Écouter l’interview de Driss Chraibi à propos de son livre :
Regarder comment ce livre a servi au théâtre :